mercredi 9 mars 2022

LA CONSOLATION

 

Albert Camus disait déjà : "Parler de ses peines, c'est déjà se consoler."


La consolation, le réconfort sont des termes se référant au confort, au soutien psychologique donné à quelqu'un qui a subi une perte grave et bouleversante comme celle d'un être cher par exemple. Ecouter la personne endeuillée pour qu'elle puisse livrer toute sa tristesse, tout son chagrin est essentiel. Mais la consolation ce n'est pas seulement parler avec cette personne endeuillée. On ne sait pas tous comment soutenir et surtout quoi dire dans ces difficiles moments. Il suffit parfois d'être simplement là, même dans le silence. Une main dans la main signifiant une présence réconforte, qui atténue un peu cette solitude de la douleur. Juste être là, bienveillant, les bras ouverts, ça peut être cela consoler.




Anne-Dauphine Julliand exprime : "La consolation est très délicate mais très simple. C'est l'autre qui s'approche de notre douleur, qui s'y confronte."

La souffrance génère de la solitude car la peine fait peur aux autres. Mais il faut comprendre que celui qui a besoin d'être réconforté doit se laisser faire. Etre consolé ce n'est pas ne plus souffrir mais c'est apprivoiser sa douleur, l'accueillir avec paix.


En grec "consoler" signifie "rendre entier" ; c'est effectivement rendre sa plénitude à celui qui est brisé, éclaté.




N'ayons pas peur d'aller vers celui qui souffre, même si c'est simplement pour être là, et n'ayons pas peur de nous laisser approcher par celui qui veut nous soutenir.




jeudi 16 décembre 2021

L'acceptation


L'acceptation est la clé pour réussir à avancer dans l'épreuve et la rendre moins douloureuse.


Marc Aurèle le résume : « Mon Dieu, donne-moi le courage d'accepter ce que je ne peux changer, la force de changer ce qui peut l'être, et la sagesse de dissocier l'un de l'autre. »





La résilience est le fait d'accepter ce qui ne peut être changé et qui arrive.


Parce qu'à partir du moment où on ne souhaite plus vouloir contrôler une situation et ainsi commencer à l'accepter, le plus gros du chemin est fait.

Ensuite, il ne nous reste qu'à nous ajuster aux changements et à avancer un pas à la fois, un jour après l'autre.


C'est à cette étape-là qu'on réalise que c'est beaucoup plus facile de marcher en acceptant le chemin sur lequel on est, que d'essayer d'avancer avec toute son énergie à contre-courant.



samedi 9 octobre 2021

15 OCTOBRE - JOURNEE MONDIALE DE SENSIBILISATION AU DEUIL PERINATAL : "NON, ON NE PASSE PAS A AUTRE CHOSE !!!"

- "Pourquoi tu pleures ?"

- "Elle me manque tellement !"

- "Quoi ? Tu y penses encore après toutes ces années ?!"

- "J'ai le coeur en miettes, comment veux-tu que je n'y pense plus."

- "Il faudrait que tu passes à autre choses maintenant !"


Dialogue typique que j'ai moi-même vécu par le passé. Parce-que les gens s'imaginent que le temps fait son œuvre, parce qu'on pense que guérir est une décision qui se prend un beau matin, parce que "passer à autre chose" nous ferait du bien.... 

NON, ON NE PASSE PAS A AUTRE CHOSE !!!

On apprend seulement à vivre sans son enfant. On apprend à faire une croix sur tous les projets que nous avions pour lui et avec lui. On imagine cruellement à quoi notre enfant ressemblerait après toutes ces années, quels seraient ses goûts, ses projets, ses allures d'enfant, d'ado, d'adulte...

On s'autorise à en parler quand on est au mieux de notre forme pour le faire "vivre" un peu.



En cette journée mondiale de sensibilisation au deuil périnatal, il est encore plus d'actualité de ne plus cacher cette réalité qui concerne des milliers de familles en France chaque année. C'est aussi l'occasion de briser le silence que vivent ces familles endeuillées.

samedi 28 août 2021

Ma Bibliothèque 4 : "Changer l'eau des fleurs" de Valérie Perrin

Même si ce roman est une fiction, il vaut la peine d'en parler car son auteur a vraiment su mettre des mots justes sur le deuil et plus particulièrement la perte d'un enfant.

"Changer l'eau des fleurs" a été écrit par Valérie Perrin. Déjà l'auteur du livre tout aussi bon "Les oubliés du dimanche", elle a la faculté d'écrire les émotions d'une manière touchante. 




Résumé du livre : Violette Toussaint est garde-cimetière dans une petite ville de Bourgogne. Les gens de passage et les habitués viennent se réchauffer dans la loge où rires et larmes se mélangent au café qu'elle leur offre. Son quotidien est rythmé par leurs confidences. Un jour, parce qu'un homme et une femme ont décidé de reposer ensemble dans un carré de terre, tout bascule. Des liens qui unissent vivants et morts sont exhumés, et certaines âmes que l'on croyait noires, se révèlent lumineuses.

Aborder le thème encore tabou de la mort et plus particulièrement du cimetière, Valérie Perrin nous fait découvrir ce lieu sous un regard nouveau ou justement la vie y est plus ce que jamais présente. Sa plume poétique et pleine d'humanité nous transporte dans un univers à couper le souffle. 


"J'ai refusé les achats et j'ai refusé d'aller à l'enterrement. Célia m'a dit que ce n'était pas possible. Que c'était impensable. J'ai répondu que si, c'était possible, que je n'irais pas à l'enterrement de ma fille en cendres. Qu'elle est déjà loin, ailleurs. Célia m'a dit "Pour faire ton deuil c'est indispensable, il faut que tu dises un dernier adieu à Léonine." J'ai répondu que non, je n'irais pas, que je voulais aller à Sormiou, dans les calanques. C'est là-bas que je te dirais au revoir. La mer me relierait à toi, une dernière fois. Je suis repartie avec Célia, dans sa voiture. Je ne me rappelle pas le voyage. J'étais dans les vapes, sous médicaments. Je ne dormais pas, je n'étais pas éveillée non plus. Je flottais dans une sorte de brume épaisse, un état second de cauchemar permanent où tous les sens sont anesthésiés, tout sauf la douleur. Comme ces gens qu'on immobilise pendant une opération mais qui ressentent tous les gestes du chirurgien. Le curseur du chagrin qui me broyait les os était poussé au maximum de l'insupportable. Respirer me faisait mal."

"Changer l'eau des fleurs", extrait du chapitre 43.


Je ne peux que vous conseiller ce livre plein de tendresse et d'émotion. Un cheminement tout au long d'une vie pour réussir à s'en sortir.







jeudi 17 juin 2021

LE ROLE DE L'ECRITURE PENDANT LE DEUIL

Mettre des mots sur les maux est une phrase toute faite et pourtant elle est valable pour toute épreuve ou tragédie que l'on traverse dans la vie. Le deuil en fait partie. Ecrire pendant notre souffrance peut être réellement thérapeutique. Il est question d'extérioriser les émotions néfastes ou la tristesse qui nous engloutie. Coucher des mots sur le papier aide à réduire le traumatisme tout en laissant une trace de ce qui est arrivé. Car oui, on veut aller mieux mais on ne veut surtout pas oublier pour autant. Recourir à cette pratique permet de soulager la colère, la tristesse, la culpabilité...

Pour certaines personnes, il est plus facile d'écrire sa souffrance que d'en parler. Il n'y a pas de mode d'emploi pour passer l'épreuve du deuil, l'important est d'avancer et d'utiliser les moyens avec lesquels nous sommes le plus à l'aise pour extérioriser.



Il n'est pas nécessaire que ce que l'on écrive soit de la grande littérature mais il s'agit simplement de poser des mots, des pensées, sur du papier de manière à évacuer la douleur. Quelques minutes de temps en temps ou simplement quand le besoin s'en fait sentir, un papier et un stylo suffisent. On peut brûler ces quelques pages ou les garder pour souvenir. On peut les faire lire ou les garder secrètes. Peu importe, que chacun fasse ce qui le soulage.

Ecrire c'est aussi mesurer le chemin parcouru. Reconnaitre qu'on a avancé même si c'est dur. Le deuil est un processus évolutif composé de différentes étapes successives. On peut constater alors que nous avons évolué et muri pendant ce travail de deuil.