lundi 27 février 2017

MA BIBLIOTHEQUE 1 : "L'Instinct de Vivre", de Laëtitia Lycke


Quand j’ai perdu mon bébé, je me suis sentie perdue et seule dans ma douleur. J’avais l’impression que personne ne me comprenait. Les mots me manquaient pour hurler ma souffrance.

Petit à petit je me suis tournée vers des témoignages écrits. Tous aussi déchirants les uns que les autres, ils m’ont permis de mettre des mots sur mes émotions. Quelque part, ils aident à avancer. Le but de ces personnes qui écrivent leur histoire n’est pas de faire pleurer dans les chaumières mais de partager leurs sentiments et émotions pour se sentir moins seul.

Pour moi, lorsque j’ai commencé à écrire, c’était un véritable déversoir à mon désespoir. Ecrire au quotidien m’a aidé à me vider de mes émotions que je ne contrôlais alors pas du tout. Et puis, je ne voulais rien oublier de ce qui a fait ce que je suis aujourd’hui. On ne veut plus souffrir mais on ne veut pas oublier pour autant. C’est là tout le paradoxe de la douleur. On pense qu’en continuant à souffrir on n’oubliera pas notre enfant. Il faut du temps pour assimiler qu’on peut à nouveau sourire, à nouveau faire des projets sans pour autant oublier ce qui s’est passé. Cette épreuve nous construit différemment dorénavant.


On a souffert, on souffre même encore mais il existe une porte au loin qui s’ouvre peu à peu sur l’espoir. Les larmes se font un peu moins chaudes et l’envie de reprendre le dessus pointe enfin à l’horizon. C’est un combat c’est vrai, mais il peut se gagner.

Alors puisque tous ces différents témoignages m’ont tous apporté quelque chose, je vous en parlerai de temps en temps par le biais d’un article.


Pour ce premier volet, j’aimerai évoquer le témoignage de Laëtitia Lycke, L'Instinct de Vivre.




Cette jeune femme, maman de quatre enfants dont un petit garçon, Gabriel, qui s’est envolé pendant sa toute première grossesse. Son témoignage est poignant. Elle a dû faire face à son propre accouchement à seulement cinq mois et demi de grossesse. Loin de chez elle, en plein voyage de noces avec son époux, on imagine très facilement l’angoisse qu’elle a dû vivre pendant ces horribles moments. Mais elle raconte également comment elle a su reprendre le dessus pour vivre et ne pas partir rejoindre son fils.


Par le biais de son livre, elle nous laisse sur une touche positive, nous encourageant à avancer sur notre propre chemin de deuil.




C’est le premier témoignage sur le deuil périnatal que j’ai lu. J’en ai eu le souffle coupé car tout de suite je me suis dis : « Elle, elle pourrait me comprendre. Elle a eu les mêmes sentiments que moi. » Tout cela pour dire, qu’on se sent un peu moins seul. Les autres apportent une aide réelle qui ne faut surtout pas négliger. Trouver des personnes qui pourront mettre des mots sur nos émotions nous fait avancer.

vendredi 17 février 2017

QU'EST-CE QUI PEUT AIDER A AVANCER ?

On sait maintenant que l’on passe par plusieurs étapes pendant le deuil. Pendant cette difficile période, on peut chercher de l’aide pour avancer. Concrètement qu’est-ce qui peut nous aider sur ce chemin ?

Ne Surtout Pas Rester Seul Face à Sa Douleur




C’est indispensable, ne pas rester seul et ne pas garder cette douleur pour soi. Il est impératif de trouver une oreille attentive. Etre entendu fait tant de bien. Pour cela, on peut trouver des personnes à votre écoute auprès de sa famille, de ses amis, de voisins, de collègues…
Il ne faut pas avoir peur d’en parler autour de soi, au contraire perdre un enfant ou faire une fausse couche ne doit pas être un sujet tabou.

Il existe également des groupes de parole présent un peu partout en France. Je vous donnerai quelques associations de bénévoles et groupes de parole dans un prochain article.
Ces associations ou groupes d’entraide sont formés à la relation d’aide. En plus de vous libérer de votre fardeau, vous y rencontrerez d’autres personnes ayant vécu ce drame, vous vous sentirez alors mieux compris et moins seul.

Soi-Même




On peut aussi tenter de chercher ce qui nous apaise personnellement. Ce peut être aller marcher dans la nature, pratiquer une activité physique ressourçante (Pilates, yoga…), prier, écouter de la musique, jardiner… Bref, chercher autant de pistes susceptibles de vous apaiser pendant les moments d’angoisse ou de manque.

Il faut également s’autoriser à voir votre famille, vos amis. Sortir n’est pas devenu interdit. Même si au départ, on n’éprouve pas du tout le besoin de se joindre au reste du monde, il faut aller vers les autres et éviter impérativement l’isolement qui ravive les souvenirs et la blessure.

Les Professionnels




Tout un répertoire d’accompagnants existe pour vous apporter l’aide dont vous avez besoin pour faire face. Psychiatre, psychologue, sophrologue, médecin… sont une très bonne solution envisageable. Il est très souvent nécessaire de passer par la thérapie pour se reconstruire du deuil périnatal et voir l’avenir un peu moins sombre.





Enfin, beaucoup de parents le disent et c’est vrai, il faut du temps. Du temps, non pour oublier, mais pour apprivoiser le manque, l’absence, la douleur. Du temps pour que le travail de deuil se fasse progressivement.




Cette épreuve nous a rendu fragile mais la reconstruction est possible. Pour cela il faut le vouloir et petit à petit trouver ce qui nous permettra d’avancer sur le long chemin de la guérison.



mercredi 1 février 2017

LE COUPLE APRES ÇA ?!


Après la perte d’un enfant, on peut se demander ce que devient la relation de couple dans tout ça. Ce n’est pas une question inutile surtout quand on sait que 8 couples sur 10 se séparent, car les parents n’affrontent pas la douleur, la perte, le manque et la tristesse de la même manière. Chacun avance à son rythme dans le processus du deuil ce qui peut créer un écart au sein du couple.

Il est également vrai que dans un premier temps, le deuil resserre les liens entre les parents. On se raccroche à l’autre comme à une bouée de sauvetage, mais si on ne veille pas, cela peut basculer.




Il ne faut surtout pas essayer d’interpréter la douleur de son conjoint (« Il ne pleure pas donc il souffre moins… » ou « « Elle n’en parle plus elle arrive donc à avancer… ») Parfois, on s’enferme dans un silence difficile à expliquer. Cela ne signifie pas pour autant qu’on ne ressent rien, ou que nous sommes passés à autre chose.

Cette douloureuse situation entraîne des incompréhensions et des non-dits. Tout cela à l’intérieur de notre cœur nourrit des rancœurs qui peuvent ressortir aux moments les moins opportuns.

Tout comme forcer son conjoint à en parler, à avoir des réponses à nos questions n’est pas une bonne chose. Il est préférable d’attendre qu’il ou elle soit prêt à cela. Encore une fois, on ne vit pas la douleur de la même manière au même instant.

La patience et la bienveillance restent les secrets pour aider le couple à passer cette douloureuse étape. Si le père n’arrive pas à en parler avec nous, il peut être profitable qu’il s’en exprime à une tiers personne ou à un thérapeute. Et si la mère, elle, a besoin d’en discuter pour vider son cœur mais que son mari n’est pas enclin à cela, il faut qu’elle l’accepte et le comprenne. Là encore une tiers personne peut l’aider.




Une autre démarche peut apporter une aide aux parents : la thérapie de couple. Rencontrer un thérapeute ou psychologue ensemble pour aider à mettre des mots sur ce chagrin, peut aider à se reconstruire petit à petit, de cette perte.

Par contre, ce qui est essentiel à savoir c’est que chacun des deux parents devra passer par l’étape du deuil pour avancer. Reprendre le cours de sa vie en pensant qu’il faut passer à autre chose ne fait de vous qu’une bombe à retardement. Tôt ou tard, ça devra sortir.

Et puis, le positif dans le fait que le couple avance chacun à son rythme, c’est que lorsque l’un ne va pas bien, l’autre le soutien. Et vice versa. Se soutenir réciproquement quand l’autre s’effondre est primordial pour le couple.